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2 décembre 2010

It has been countless times said that…

thoughts_and_courage_by_onirikway-d34058b

Thoughts for those who are gone. Courage for those who fight.

 

J’ai le plaisir ces quelques lignes sur une question contemporaine à laquelle nos sociétés font face. Je le fais non seulement car les problématiques soulevées me touchent profondément, mais également parce que je suis convaincu que ma contribution au débat peut se révéler utile. Quand cette question aura été tranchée une fois pour toute, lorsqu’un consensus durable aura été trouvé, j’aimerais que la réponse trouvée se base sur une conviction et non un dogme. Que la réponse soit ‘dans l’air du temps’ ou bien traditionnelle, je ne la supporterai que dans la mesure où la raison aura montrée sa force.

Je parle ici d’une question qui fut soulevée il y a encore quelques semaines devant le Conseil Constitutionnel, et qui viendra certainement se soumettre au jugement du législateur dans les toutes prochaines années : deux hommes ou deux femmes peuvent-ils constituer ensemble une famille?

J’ai entendu nombre de fois des personnes tout à fait raisonnables se fonder sur l’ordre naturel des choses pour s’opposer à cette motion. J’ai entendu ces personnes expliquer que la nature requérait qu’un être mâle et un être femelle s’accouple afin de donner naissance à un nouvel être. Que cette association de ces deux êtres formait par conséquent ce que l’on appelle la famille, le nid social dans lequel pourra grandir un enfant. Il est incontestable que la procréation requiert l’accouplement de deux être de sexes opposés, et c’est pourquoi je ne le conteste pas. Cependant, avec tout le respect que je leur dois, je me permet de m’opposer à cette relation causale directe entre la nécessité biologique, naturelle, et le concept social qu’est la famille.

L’histoire humaine montre un éloignement progressif de ce qu’est la nature vers une chose qui lui est supérieure. De sauvage, l’homme est devenu civilisé. De ‘l’état de nature’, l’homme s’est élevé à ‘l’état social’. Il a ainsi rejeté le prétendu ordre naturel des choses qui entravait sa liberté tout autant que son bonheur, pour se trouver plus libre encore et plus heureux qu’auparavant dans un état où, sans pour autant renier les nécessités de la nature, l’homme a su devenir membre d’une société. C’est sur cette distance avec l’état naturel, sur cette amélioration indéniable de notre condition sociale, que s’est basée notre société. Invoquer l’ordre naturel des choses en matière de structure sociale c’est renier la spécificité humaine. Invoquer l’ordre naturel des choses, c’est renvoyer l’homme à sa condition pré-humaine.

Concernant la famille en particulier, conditionner la cellule famille à une imitation de la nécessité naturelle de la procréation, c’est ignorer l’état social de l’homme. Parce que la notion de famille est profondément liée à celle de filiation, je me permets de rajouter que la filiation biologique n’a pas vocation à être l’unique modèle à la filiation sociale. De la même façon que nous avons décidé d’appeler ‘nos frères’ des hommes dont la patrimoine génétique peut pourtant s’éloigner fortement du notre, nous pouvons appeler ‘mon enfant’ un être que nous n’avons pas biologiquement conçu. ET cela existe déjà sous bien des formes. Lorsque le nouvel époux adopte les enfants de sa compagne, pourtant venus d’un précédent mariage ; lorsque qu’un enfant est placée dans une famille adoptive ; un ou plusieurs adultes, sans lien génétique direct avec l’enfant, deviennent les parents sociaux de cet enfant. Refuser à un couple unigenre, ou homosexuel, cette reconnaissance en tant que famille sociale, c’est limiter le développement social de l’homme à l’imitation de la nature. Et cela constitue expressément un déni d’humanité, comme je viens de le montrer.

C’est ainsi que, au nom de l’état social inhérent à la nature humaine, je défends l’élargissement du concept de famille aux couples qui, en dépit de leur profond amour pour l’humanité leur donnant l’envie de la perpétuer, se voient refuser un tel statut en raison de leur trop grand écartement à l’état naturel’ des choses.

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