Peuple maître
Peuple maître
Je rêve d’une foule avançant dans la rue
Marchant en silence toute de blanc vêtue
On aboie des ordres dans les sphères d’élite
Bientôt un général fait brandir les fusils
Alors que la foule les ignore ils crépitent
Le blanc se tache de rouge et rejoint son nid
La nuit passe et le soleil se lève à nouveau
La masse est plus nombreuse ce matin, plus forte
Plus immaculée aussi, toujours sans un mot
Elle progresse avec foi vers les sombres cohortes
Qui l’empourprent à la hâte en un long grondement
Le fier général a le sourire des puissants
Le jour revient encore, de même les hommes
Plus abondants qu’hier, les morts comme debout
Ils font face à l’armée dont ils attendent els coups
Les régiments de l’ombre se sont clairsemés
Les ordres ont moins d’effet sur les armes et leurs hommes
Le jour parti le sang avait déjà séché
La nuit se retire et dévoile la blancheur
Voilant les canons, les pavés et les maisons
La légion arborant sa nouvelle couleur
Va s’unir au peuple, fidèle au rendez-vous
Tous les vivants, ainsi que tous els morts, sont là, debout
Le général déchu en retrouve raison
Si je rêve d’un peuple libre de sa peur
Qui sait écarter la terreur imposée
Autant par sa raison que de par son ardeur
Peuple servi et non violé par son armée
C’est que j’aimerais voir ce songe prendre vie
Voir un peuple maître et là-bas et ici
Héricourt, le 20/02/2008