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18 décembre 2008

Mab ar mor

belle_mer_800

MAB AR MOR

Yannick un beau matin quitta l'île de Groix
Comme tous les garçons, laissant pères et mères
Il suivit ses aînés natifs de cet endroit
Qui tentaient l'aventure au-delà de la mer.

Son père était pêcheur, homme brave et altier
Ayant bourlingué dans la marine du roi
Pour affronter les vents sur l'un des fiers thoniers
Ramenant le poisson du pays des grands froids.

Le regardant partir, il était sur le port
A ses côtés sa mère, toute vêtue de noir
Qui lui avait donné afin qu'il reste fort
Une médaille sainte pour qu'il gardât l'espoir.

Les anciens lui avaient parlé des équipages
Qui quittaient Saint-Malo, Cancale ou Lorient
Et avaient accosté sur des lointains rivages
Qu'on savait exister au bout de l'océan.

Par sa mère il savait que de ces longs voyages
Parmi ces hommes là, tous ne revenaient pas
Et que nombre de veuves maudissaient les naufrages
Où leurs pauvres maris avaient vu leurs trépas.

Venant de fêter son quinzième anniversaire
Il rêvait avant tout d'embarquer comme mousse
Et de poser son sac sur un vaisseau corsaire
Qui quitterait le quai comme le vent le pousse.

Il se voyait déjà, accoudé au bordage
Guettant le matelot qui veillait sur la hune
Et brûlait d'impatience du prochain abordage
Qui leur ferait à tous bientôt faire fortune.

Puis revenant à Brest, ferait à Recouvrance
Beuveries et ripailles avant de repartir
Vers d'autres Amériques pour y faire bombance
Et se forger ainsi un plus bel avenir.

Oui mais, en attendant, sur la "Marie-Gaëlle"
Qui l'emmenait tout droit sur le vieux continent
Il pleurait Maryvonne, son esprit rempli d'elle
Et cachait son chagrin en faisant face au vent.

C'était sa confidente et sa meilleure amie
Et pour tout dire aussi presque sa fiancée
Le vent dans les haubans lui chantait sa romance
Alors il s'adossât au mât qui balançait.

C'était dur de partir, mais le choix était fait
Se tournant vers le môle qui s'éloignait déjà
Il cria à tue-tête : Un jour je reviendrai
Et je te marierai, surtout ne m'oublies pas !

C'est ainsi le destin d'un enfant de Bretagne
D'affronter l'océan et son sombre ressac
Pour revenir un jour retrouver sa compagne
Et près d'elle à jamais accrocher son hamac.

Il se sentir plus fort, et dit au capitaine
D'accélérer un peu la marche du bateau
Retrouvant son courage d'une façon soudaine
Ayant la certitude de revenir bientôt.

Mais plus encore au large, perdu dans la tempête
Son esquif se perdit et coula corps et biens
La mer avait gagné que jamais rien n'arrête
Et le jeune Yannick plus jamais ne revint.

Longtemps l'île de Groix pleura le petit mousse
Qui jamais n'atteignit le port de Lorient
Qui n'épousa jamais Maryvonne la douce
Et gisait pour toujours au fond de l'océan.


A "Job" Quéméneur. Souvenir de jours en mer.

Le Pope. (un ami poete)

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