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28 avril 2009

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T’es entouré. Très entouré. Seulement tout le monde ne prend pas le temps de s’arrêter, et toi non plus, pour faire connaissance.

Il y a donc cette masse. La rue, le lycée, la fac, le boulot, le bus, la plage…tout.

C’est cette masse que tu trouves inintéressante en quelque sorte. Pas tout à fait exact, parce que si ça se trouve c’est des gens très bien, tu ne juges pas, c’est juste que tu ne feras pas la démarche d’approche. Tu ne te l’expliques pas, mais tu n’y vois pas d’intérêt. C’est comme ça.

Il y a les gens qui t’entourent, et avec lesquels tu dois rentrer en communication. En cours, pour le travail. Tu peux être agréablement surpris, ou pas. Ca peut être une découverte de points communs, ça peut devenir autre chose, ou ça peut être quelque chose de superficiel. Le jour où vous n’aurez plus à être dans le même lieu, à travailler pour la même raison, ou quitter une région, il n’y aura plus rien.

Ca ne te fera pas grand-chose, quelques années plus tard tu y repenseras, ça te fera sourire, pas de peine, juste une pensée.

Ressors ta photo de classe de CM2, regarde cette « camarade »  dans les yeux. T’as vu ? Tu as oublié son nom de famille (sauf si tu as été plus maline que moi, et que tu as noté les noms derrière). Tu te souviens de moments vagues passés ensemble, mais pas plus, ça ne t’as pas marqué.

Le stade d’après. Les connaissances, en un peu plus approfondi. Les copains. Les copines.

Pour schématiser grossièrement, c’est ceux qui ont justement quelques points communs.

Ca ressemble à l’étape précédente.

C’est ceux qui t’attendent à la sortie d’une heure de cours, qui te demandent pour la formalité comment ton devoir sur table c’est passé. Ceux qui prennent parfois le bus avec toi, ceux que tu cherches du regard dans un endroit nouveau, quand tu donnerais beaucoup pour un visage connu, n’importe lequel. En soi ce n’est pas une relation profonde. D’un commun accord qui n’est pas formulé oralement, on se tient compagnie. Il y aura peut-être une sortie occasionnelle. Pas plus.

Si on se recroise quelques années après on sourira, on se demandera de nos nouvelles. En réalité, la seule chose qu’on partagera au final, c’est de la nostalgie.

Il y a ceux qui tanguent entre deux. Copain, ou ami, on ne sait pas trop.

C’est ceux qui nous manque de temps à autres, ceux avec qui on prend beaucoup de plaisir à partager un ciné, un concert, une pizza, un jeu de société. Ceux avec qui le contact n’est pas quotidien, il est occasionnel, ça nous prend de décrocher le téléphone à la fin du mois pour prendre des nouvelles, vu que ça fait trois mois qu’on ne s’est pas contacté.

C’est des bonnes après-midi, ou soirée. Où tu zappes un peu ce qui te pèse le reste du temps, tu rêves un peu, tu débats beaucoup, sur la couleur d’un pull, le racisme, et la prestation d’un humoriste. C’est des petites preuves d’affections, la personne qui n’oublie pas ton anniversaire, qui se réjouit pour toi quand il t’arrive un truc bien. Tu as un petit pincement au cœur quand il faut se dire au revoir, tu te dis qu’il faudrait le faire plus souvent, mais tu ne le feras pas. Parce que ça fonctionne bien comme ça, c’est pareil c’est un accord. Non formulé. Mais on se comprend, c’est comme ça. On pourrait se confier, on pourrait compter sur eux, probablement, mais on le fait pas, ou alors pas forcement pour ce qui pèse le plus.

Si un jour les chemins se séparent, ca fait mal, parce qu’on pense à des souvenirs, à ce qu’on aurait pu faire ou dire…Parce que c’était un coup de cœur, et qu’on regrette une période où ça allait mieux.

Il y a encore une autre catégorie. La meilleure, ou la pire. Les Amis.

Avec la majuscule, j’y tiens.

Vous savez…les « vrais ». Les intimes.

Mais pour l’expliquer…ça ne s’explique pas.

J’essaye quand même…lignes facultatives pour des personnes qui ne le sont pas.

Essayes d’expliquer pourquoi c’est eux.

Tu peux dire que c’est parce qu’ils nous ressemblent, parce qu’ils ont des goûts identiques, parce qu’ils savent apprécier nos ressemblances et nos différences. Parce qu’ils sont disponibles, parce qu’ils nous font rire, parce que…parce que. Il y a aussi ce je ne sais quoi. Quand tu essayes de l’expliquer tu souris, tu dis qu’il y a un « truc », tu accompagnes ça d’un claquement de doigts.

On est lié, c’est venu comme ça, et puis c’est tout.

« Parce que c’était lui, parce que c’était moi »

Il y a eu une minute précise, un déclic.

Puis il y en a eu d’autres, il y en a régulièrement.

La minute où tu comprends que tu ne te vois plus faire ton futur sans cette personne. Tu comprends que tu as de la chance. Tu comprends que tu ne veux que rien ne change, ou alors si peu. Ces amis tu ne veux pas les perdre. Ils font partie de toi.

On met un possessif avant. C’est « mon » ami.

C’est vrai, c’est le nôtre, on y tient, il a sa place, une place importante. Il est unique.

Mais c’est aussi faux. Il n’y a pas « une » personne. On aurait tous aimé à un moment ou un autre. Mais ça serait triste, parce que plusieurs personnes ont des choses à nous apporter. Elles restent rares et peu nombreuses. On les compte sur les doigts d’un manchot, et encore.

L’Ami comprend qu’il n’est pas seul justement, et que ça ne remet pas en cause sa place à lui.

L’amitié c’est un paradoxe.

Tu diras qu’avec tes amis tout est tellement simples, ça va tout seul. Le lendemain tu diras que ça peut être complexe, parce que c’est fort.

C’est avec eux que tu es naturel, et pourtant il t’arrive de devoir prendre sur toi.

C’est avec eu que tu as confiance, et que pourtant tu te remets souvent en question.

C’est de la joie et de la tristesse en même temps, pour les raisons qu’on connaît, mais qu’on ne citera pas. Mais ce qui est sûr, c’est qu’on partage le tout.

Ils sont prévisibles, on apprend à les connaître par cœur, et pourtant, ils continuent de nous étonner.

C’est ceux qui sont présents, au quotidien. Ils te manquent souvent. Tu passes difficilement plus de 24 ou 48h sans avoir de nouvelles. Ne serait-ce que pour montrer que tu es toujours là, que tu ne veux pas être oublié, et que toi-même, tu n’oublies pas. Avec eux tu te sens exister.

Tu n’aimes pas les silences, les périodes creuses, où il y a moins de communication. Tu te rends pourtant vite compte que vous êtes deux à penser ça. Et que ça ne change strictement rien, à ce « tout » qu’il peut y avoir.

Tu attends parfois un geste ou une preuve d’affection, tu t’attends à une réaction précise. Ca ne vient pas. Sur le coup tu te demandes ce que ça veut dire, tu aurais préféré autre chose peut-être, tu te cherches un raison qui n’existe pas. Tu te dis que ce n’est pas grave.

Et oui, effectivement, ce n’est pas grave. Puisqu’au moment où tu ne t’y attendras pas, cette marque d’affection elle reviendra, toute seule, sans que tu la demandes. Elle ne se demande pas.

Ces moments sont là où on ne les attend pas.

L’amitié c’est des promesses que l’on tient.

Ces promesses ne sont pas un handicap, ce n’est pas un gros sacrifice. C’est un plaisir de les tenir. Tu donnes, et tu accordes ta confiance pour recevoir en retour. Parce que la réciprocité elle existe, et tu y crois.

Certains liens se sont déjà brisés.

C’est pour mieux donner aux liens actuels, je suppose, on ne refait pas plusieurs fois les mêmes erreurs. On essaye.

Peut-être que ça arrivera. Mais surement pas, disons qu’on ne se laissera pas faire.

La vie c’est un puzzle.

Ces relations si fortes ce sont les pièces.

Un puzzle auquel il manque une pièce, en soi, on pourrait croire que ce n’est pas grave.

Une sur mille. C’est rien. Il en reste beaucoup.

Oui, on pourra reconnaître le paysage maritime, le chat sur une chaise longue, ou les bébés d’Anne Geddes.

Et pourtant, en regardant ton puzzle, tu te dis que ça ne ressemble à rien.

Tu fais une fixation sur ce trou, ce vide, ce manque.

Cette pièce elle est unique.

Casse un de ces liens. Et c’est pareil.

Le lien est irremplaçable. Et sans lui, essaye d’imaginer ta vie. Il manque un bout. Elle te semblera défigurée.

« Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. »

Alphonse avait raison.

Maëlle

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Commentaires
A
Je viens de relire tes mots, ils me touchent encore. Ils sont universels, on le savait mais en plus intemporels. <br /> Chacun se reconnaît vraiment là, analysé face a ces mots ses sentiments. Se dit "tiens c'est là que je mets untel". Puis plus loin "Ouais, en fait celui-la, il rentre plus ici... parce que...". Et l'introspection continue, les noms et les visages défilent, le coeur fait la revue des troupes.<br /> <br /> Pas mal de répercussions pour ce texte banalement annoncé par quatre pauvres pièces de puzzle... Mais comment l'illustrer autrement?<br /> <br /> Maëlle encore merci a toi, <br /> et au fait, j'ai toujours le pull de ton papa SuperHubert! ... =)
A
je ne sais pourquoi mais tes mots me touchent. Ils sont tellement vrai. C'est fou les rencontres qu'on peut faire, mais c'est fou les gens que l'on peut perdre ...
M
buhu. Oui, on ne badine pas avec l'amour.
M
Euh...je viens de vérifier...Personnellement j'ai Alphonse XD Lamartine dans ses "Méditations".<br /> Mais bon Alfred il est pas mal non plus, on ne badine pas avec ces choses là ;)<br /> <br /> Merci pour vos commentaires
A
Elle est pas d'Alphonse de Lamartine cette citation ?
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