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22 décembre 2008

Appel au don

Les mecs, vous êtes en manque d'idée originale pour Noël? En voila une très différente des autres... qui en plus ferait énormément plaisir aux heureux bénéficiaires! Bon bien sûr va falloir attendre un peu avant de la mettre en pratique, bien y réfléchir... Mais je pense que l'information n'est jamais inutile!

"Donnez vos gamètes, donnez le bonheur d'être parent!"

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C'est un véritable appel national aux hommes susceptibles de donner leurs spermatozoïdes qui a été lancé, hier, par l'Agence de la biomédecine, en collaboration avec le Collège national français des gynécologues obstétriciens. Cette campagne originale, débarrassée de toute forme de tabou, vise à répondre aux attentes de milliers de couples souffrant d'infertilité, pour lesquels ce don est la seule solution pour avoir une chance de donner la vie. La France souffre, vis-à-vis des spermatozoïdes comme d'autres éléments du corps humain, d'un manque chronique de donneurs. Ainsi en 2006, 248 hommes sur 350 volontaires ont pu être retenus comme donneurs par les centres spécialisés dans l'assistance médicale à la procréation. Les spécialistes expliquent qu'il en aurait fallu plus du double pour répondre à toutes les demandes : 2 030 couples étaient en attente. La même année, les dons effectués ont permis la naissance de 1 122 enfants.

Le don de spermatozoïdes est destiné le plus souvent à des couples – ils doivent être composés, selon la loi, "d'un homme et d'une femme en âge de procréer" – qui ne peuvent pas avoir d'enfants parce que l'homme souffre d'une infertilité majeure. Mais ce même don peut aussi être destiné à des couples beaucoup plus exposés que d'autres au risque de transmettre certaines maladies graves – le plus souvent de nature génétique – à leur descendance. Etre volontaire ne suffit pas pour être donneur. Ne sont a priori retenus que les hommes en bonne santé, âgés de moins de 45 ans, qui ont déjà un ou plusieurs enfants. Mais ces trois critères ne suffisent pas. Différents examens biologiques sont ensuite pratiqués pour éliminer le risque de transmission de certaines maladies génétiques ou infectieuses (hépatites virales, sida, etc.). Enfin, le donneur doit donner son consentement par écrit, de même que son épouse ou sa compagne s'il vit en couple.

"Dans tous les cas, le donneur est pris en charge par une équipe médicale pluridisciplinaire pleinement consciente de la particularité de ce don et à la disposition du donneur tout au long de son parcours, précise-t-on auprès de l'Agence de la biomédecine. Parce que ce don touche une part intime des hommes, tout est mis en œuvre pour que le recueil de spermatozoïdes soit réalisé de façon simple et discrète, en respectant la confidentialité de la démarche." Le nombre d'enfants conçus à partir d'un donneur est limité à dix "pour prévenir les risques de consanguinité" et les médecins retiennent différents critères morphologiques (taille, couleur des cheveux, etc.) afin qu'ils se rapprochent au mieux de ceux du mari de la receveuse.

La campagne d'incitation au don aborde clairement un point essentiel qui n'était jusqu'ici que rarement évoqué. On expliquera ainsi que le recueil des spermatozoïdes "s'effectue par masturbation dans une salle prévue à cet effet et garantissant une totale intimité du donneur". Ce dernier "peut, s'il le souhaite, venir accompagné". Comme pour tous les dons d'éléments du corps humain, cette pratique est strictement encadrée par la loi de bioéthique du 6 août 2004. C'est ainsi que le don de spermatozoïdes est anonyme : les enfants conçus ne connaîtront jamais leur "père biologique". A la différence de ce qui se passe dans d'autres pays, le don ne peut faire, en aucune façon, l'objet d'une transaction financière. Longtemps considéré comme une pratique thérapeutique marginale, le recours à ce don pourrait, dans l'avenir, se développer. De nombreuses études, menées en Europe comme en Amérique du Nord, ont établi qu'en un demi-siècle le nombre des spermatozoïdes a, en moyenne, diminué de moitié, tandis que la proportion des infertilités masculines augmente, de même que celle des cancers du testicule et des malformations génitales chez les petits garçons. Longtemps inexpliqués, ces phénomènes commencent aujourd'hui à être mis en relation avec différentes formes de pollutions chimiques environnementales. En France, les pouvoirs publics prennent à présent cette question très au sérieux. Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, organise aujourd'hui un colloque sur le thème "Environnement chimique, reproduction et développement de l'enfant". "Il y a ceux qui disent qu'on ne sait pas tout et qu'il vaut mieux ne pas en parler, expliquait-elle il y a quelques jours. Et puis il y a ceux, dont moi, qui considèrent qu'on en sait suffisamment et que plus on en parle, plus on fait avancer la connaissance et la prévention."

Jean-Yves Nau dans "Le Monde" du 25 novembre 2008

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