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19 juin 2009

La liberté d'expression, oui mais jusqu'où?

La liberté d’expression est un droit fondamental pour tout un chacun. Elle garantit le débat, le pluralisme et l’ouverture intellectuelle. Toutefois peut-on vraiment accorder une liberté totale de s’exprimer ? N’est-il pas dangereux de n’opposer aucune barrière à la diffusion d’idées malsaines et dangereuses ? Et bien sûr où placer les limites de l’acceptables ?

liberte_expression

Tout, je crois qu’il est important de rappeler que liberté totale est condamnée à rester pure théorie. Il existe toujours des tabous moraux, des limites sociétales placées sur le chemin de l’expression, des filtres, même lorsque la loi ne les fixe pas. Ainsi je précise ma question : jusqu’à quel point peut-on légaliser la liberté d’expression ?

Il convient ensuite de s’appuyer sur un exemple concret : l’expression de thèses négationnistes. La réalité de la Shoah, le génocide perpétré à l’encontre du peuple juif, l’extermination de millions d’individus sont des faits indéniables. Aujourd’hui, nous disposons de preuves irréfutables de cette abominable réalité : les montagnes d’effets personnels retrouvées dans les camps de la mort, la disparition de millions de prisonniers, les témoignages des témoins comme des bourreaux, les photos aériennes, … J’en passe, et certainement des plus convaincantes encore. Malgré cela des groupuscules sont convaincus que la Shoah est une invention des Alliés pour discréditer leur ennemi. Et quelques uns assument publiquement cette opinion. Il est légitime de se demander si l’expression de ces thèses est dangereuse pour l’apprentissage de l’histoire et le combat contre le nazisme. Le fait de les exprimer diffuse-t-il ces contrevérités ? Bien entendu si rien ne leur est opposé, la réponse est oui. Aujourd’hui, on condamne pénalement leur diffusion et leur expression. Est-ce la seule barrière possible ?

Je pense que dans l’enseignement de l’histoire, il est nécessaire d’inclure la réfutation sans conteste de ces thèses. Plus qu’une interdiction légale, une connaissance solide permet de s’y opposer. S’il devient évident et absolument irréfutable pour tous que la Shoah fut une réalité, alors le négationnisme n’aura plus aucune légitimité. Ainsi l’enseignement doit palier à la dépénalisation ; la liberté d’expression doit progresser parallèlement à l’éducation. De plus un débat public qui démonterait sans équivoque ces thèses se révélerait sans aucun doute plus convaincant pour les indécis qu’une décision de justice.

S’il n’est pas possible de garantir la vérité historique par l’éducation et le débat, alors la loi doit s’en charger. Cependant il faut tout mettre en œuvre pour que les premiers réussissent.

Wendell Holmes déclarait en 1919 qu’ « On a pas le droit de crier au feu dans un théâtre plein. » Cette sentence est devenu un classique dans les débats sur la liberté d’expression. Je pense qu’il serait juste de préciser que Holmes n’envisageait pas d’apprendre aux spectateurs à vérifier l’alerte avant de céder à la panique.

merci à http://www.presseurop.eu/fr/content/article/15111-la-liberte-dexpression-oui-mais-jusquou

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